Interviews d'auteurs

Interview « Déjantée » de Virginie Lloyd

Une petite bio ?

Exercice difficile que de parler de soi. Je préfère créer des personnages et leur inventer un destin lol. Bref !

Donc, j’ai grandi dans une famille ouvrière où l’on parlait parpaings et coulée de béton et où les chaussures de chantier traînaient dans le couloir. Et au milieu de ce joyeux bordel, l’aînée de cinq enfants lisant Rimbaud et Hugo.
Puis sont arrivées les années fac, des études de Lettres et un profond dégoût pour la lecture ! Eh oui, à force de passer au scalpel les livres, j’en étais arrivée à ne plus aimer la lecture. C’est dingue ! Onze ans sans lire un bouquin !
Mon cœur s’est épris pour les magazines et journaux. Hop, direction des études de journalisme.
Grand saut dans le temps : après vingt ans en tant que Reporter, me voilà écrivain ! Et heureuse de lire et d’écrire !

Votre style d’écriture ?

Je ne sais pas si j’ai un style particulier. Je sais une chose : j’adore écrire. C’est extraordinaire ! J’ajouterai juste que parce que j’aime rire et j’aime jouer avec les mots, j’ai sans doute une écriture légère, drôle et poétique. Mais derrière cette légèreté se cache une profonde angoisse de la Mort qui tue !

Qu’aimez-vous lire ? Quelques titres ?

De la poésie, des haïkus, de la littérature générale et des thrillers psychologiques. Côté polar, je suis plus fan des séries TV que des romans ( je suis amie avec le diabolique Netflix, on partage le même salon ).
Fan des poésies de Victor Hugo. Admirative de l’écriture de Solène Bakowski. Et un penchant pour les textes de Nadine Monfils et de Jacky Schwartzmann !

Avez-vous une technique particulière lorsque vous écrivez ? (notes, plan…)

Alors sachez que vous entrez dans l’esprit d’une bordélique qui se prend pour une gonzesse organisée ! Des notes ? Oui, des tonnes. Sur des Post-it, sur des carnets, sur les fenêtres de la maison ! J’écris aussi au crayon sur mon bureau blanc Ikea, au feutre sur le tableau de mes enfants et au doigt sur la vitre de la douche ! Et après, j’essaie de mettre de l’ordre dans tout ça !
Un plan ? Oui. Au début, j’écrivais en freestyle (présomptueuse la fille) et très vite, j’ai compris que je devais élaborer un plan avant de me lancer. Quitte à le modifier en cours d’écrire, évidemment.
Et il y a une chose primordiale : j’écris le matin, très tôt. Debout à 5h20 tous les jours. Quel bonheur de se lever avant le Soleil et de lui balancer « t’as vu tout ce que j’ai fait pendant que tu pionçais, hein ! » lol
Le soir, impossible d’écrire ! Je suis comme un moustique, direct vers la lumière cathodique. Bzzzzz !

Dans « Quitte à tuer autant le faire dans l’ordre », Lily évolue à Toulouse, votre ville. Ecrivez-vous des anecdotes propres à votre vie, votre entourage ?  

Ah oui, certaines péripéties qui arrivent à Lily ont réellement existé ! Dans ma vie, dans celle de mon entourage et dans les faits divers. C’est dingue comme la vie est inspirante. Osez la regarder en face, dans le moindre détail et vous verrez à quel point elle a des choses à vous raconter. Ensuite vous secouez, rajoutez votre sauce et vous vous régaler à écrire !

Vous avez choisi l’auto-édition, d’après vous quels en sont les avantages ?

L’auto-édition est parfaite pour les auteurs qui, une fois le livre terminé, revu et corrigé, ont envie de le publier rapidement. Ensuite, l’AE permet de rendre accessible votre roman au plus grand nombre. C’est très important de diffuser largement, sur de nombreuses plates-formes, dans différents formats (broché, ebook, sur abonnement…).
Autre point intéressant, l’AE permet de maîtriser le processus du livre de A à Z. On écrit, on crée sa couverture, on choisit les modes de diffusion… Mais l’AE, ce n’est pas forcément bosser en solo. Pour ma part, j’ai fait appel à un infographiste ( Matthieu Biasotto ) pour la couverture et à une correctrice. C’est tellement génial de pouvoir choisir sa propre équipe !
Après, sachez que l’AE est un vrai défi. Une fois le bouquin terminé, il ne faut pas croire que pondre son livre sur Amazon ou sur une toute autre plate-forme sera suffisant ! Il faut travailler sa communication, surfer sur les réseaux sociaux, attirer l’attention, préparer ses séances de dédicaces, négocier avec les libraires, bien lire les retours de lecture et surtout écrire le suivant ! Bref, écrivain, c’est un vrai job !

Avez-vous un rituel d’écriture ?

Oh oui ! J’écris le matin tôt. Chez moi, pendant que les enfants dorment. À côté de moi, mon chat Post-it s’amuse avec le clavier et m’invente des raccourcis clavier que je ne connaissais pas ! Le salaud !
J’ai toujours besoin de livres autours de moi. J’ai besoin de les voir, de les sentir.
J’écris très souvent en musique. Le silence me distrait trop !
J’adore écrire en milieu public, dans les cafés, les bibliothèques… c’est très inspirant.
Et chose indispensable : ma verveine ! Que c’est bon ! Et ça oblige à se lever pour aller pisser ! Sinon, je suis capable de rester des heures devant mon clavier ! Et ça, c’est pas bon ! il faut sortir, il faut parler, il faut regarder la vie pour pouvoir écrire.

En combien de temps avez-vous écrit « Quitte à tuer autant le faire dans l’ordre » ?

Alors grosso modo, quatre mois de cosinus tangente, de recherches, de gribouillis sur mes carnets. Puis trois mois d’écriture intensive.

Faites-vous lire votre manuscrit autour de vous ?

Pour mon premier roman, mon mari a servi de cobaye. Le pauvre, lui qui n’aime pas lire ! En revanche, il est hyper balèze en cohérence de récits et en détails. Il est du genre à connaître la fin d’un film avant tout le monde. C’est chiant au quotidien mais pour un écrivain, c’est top !
Pour mon second roman, je vais le faire lire à des béta-lecteurs (ceux qui sont fans de Lily).

Avez-vous des points communs avec Lily ?

Si je vous le dis, après je serais obligée de vous tuer !

Les Post-it, c’est votre passion aussi ? Et du coup, êtes-vous une pro du montage de meubles ikea ?

Vous connaissez la Njut-thérapie ? Eh bien, si vous êtes triste, montez un meuble Ikea et après vous verrez comme votre vie est facile ! lol
Les Post-it ? Oui, une passion ! Purée, j’adore. C’est horrible, y en a partout dans la maison !

Comment avez-vous commencé à écrire ? Un coup de tête ? Mûrement réfléchi ?

J’ai participé à un concours de nouvelles proposé par le Festival international du « Quais du Polar« . J’ai terminé dans les quatre premiers, ça m’a donné la pêche, l’envie d’écrire et je me suis lancée ! Un conseil, tentez les concours : un sujet, une dead-line, le top pour se motiver !

Comment réagissez-vous face aux critiques ?

Lorsqu’elles sont négatives, je fonce au frigo en PLS et je traine en pyjama, sans me laver pendant dix jours. La gueule enfarinée par la honte, je maudis mon métier d’écrivain et regarde les petites annonces pour trouver un job en Sibérie.
Lorsqu’elles sont positives, je fonce au frigo en moonwalk et je me gave de fromage ! J’appelle ma famille (autant dire la planète entière) et je remercie la vie de m’avoir permis d’aller à l’école petite, d’avoir appris à lire et à écrire.
Pour être plus sérieuse, les critiques sont très importantes. Positives ou négatives, on doit les envisager comme une source de réflexion et de travail !

Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui voudraient devenir écrivains ?

Un conseil : soyez heureux d’écrire ! Ayez le cœur à l’ouvrage ! Bossez ! Rêver ne suffit pas !
Ecrivez tous les jours, même dans votre tête, même cinq minutes. Ne négligez aucune idée. N’écoutez pas ceux qui vous démotivent (mettez-les dans votre roman et zigouillez-les, ça fait du bien). Et soyez fièr(e)s de vous. Aimez les livres.

Quels sont vos projets littéraires pour 2019 ?     

-Un second roman est en cours d’écriture : un peu moins déjanté que « Quitte à tuer autant le faire dans l’ordre« . Et cette fois-ci, les héros seront des mecs ! Sortie prévue en juin 2019. Faut que je m’active, nom d’un pépin de Newton !
-En mars, au concours Mazarine Book Day de chez Fayard, je vais présenter un autre roman. L’histoire d’un petit garçon des années 30. J’aime m’essayer à d’autres styles, d’autres récits… c’est ça le bonheur d’écrire !


Côté dédicaces et salons, pour l’instant :
> 23 mars 2019 : Librairie Privat. Toulouse
> 6 avril 2019 : Café Librairie Le Café des Plumes. Toulouse.
> 13 avril 2019 : avec d’autres auteurs que j’adore ! Cultura Toulouse Balma.
> 1er juin 2019 : Troisième édition du Salon de l’Auto-Édition de Lyon.
> 28 septembre 2019 : Librairie l’Attrape-Rêves de Muret (31).

Il y en aura d’autres prévues partout en France. Hâte de rencontrer mes lecteurs ! Yihaaa !
Et je prépare des surprises avec Lily…
Merci. Je finirais par ce petit message adressé à tous : Soyez heureux !

Vous avez une folle envie d’entrer dans la vie de Lily Brooks et de découvrir ce roman feel-good noir et déjanté ? C’est par-là :

https://www.amazon.fr/QUITTE-TUER-AUTANT-FAIRE-LORDRE/dp/1790822262/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1549537704&sr=8-1&keywords=virginie+lloyd

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Laurane Brako

2 réflexions au sujet de “Interview « Déjantée » de Virginie Lloyd”

  1. Merci Frédéric ! Nous pensons que les liens auteurs / lecteurs sont particulièrement importants. Que serait un auteur sans lecteur et vice-versa ? Il y a une multitude de façons de parler de son roman et Virginie Lloyd sait parfaitement aller fun et conseils… Et nous adorons !

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